Une nouvelle technique permettant de détruire des petites tumeurs cancéreuses du sein par hyperthermie obtenue grâce à des ultrasons focalisés de haute intensité (HIFU 9000) a été présentée cette semaine dans le cadre d'Eurocancer à Paris. En cours d'expérimentation dans le service du Pr Claude Maylin, chef du pôle d'imagerie cancérologie à l'hôpital Saint-Louis, à Paris, en collaboration avec l'université de Shanghaï, elle devrait à terme, si ses résultats se concrétisent, éviter l'intervention chirurgicale ou du moins faire des ablations plus petites.
Contrairement aux ultrasons utilisés pour réaliser une échographie, qui traversent les tissus sans les altérer étant donné leur faible intensité, ceux-ci ont une puissance dix mille fois supérieure. Avec un effet biologique sur les tissus traversés, qui va du simple échauffement à la destruction du tissu concerné.
«Notre technique se fonde sur l'emploi d'un appareil échographique à haute fréquence de 40 à 100 Watts qui permet dans le même temps de repérer les lésions cancéreuses puis de les détruire en appliquant des ultrasons délivrant localement une température de 65 à 80 degrés», a expliqué le Pr Maylin qui réalise cette étude avec le Dr Pierre Bourrier, responsable de l'unité échographique. Il s'agit donc d'une machine «intelligente» capable de visualiser la tumeur et de la détruire dans le même temps. «L'avantage de ce traitement, c'est qu'il est facile à réaliser» estime le Pr Maylin. «Une seule séance, ou deux au maximum, de 45 minutes à une heure étant suffisantes pour traiter un petit cancer du sein, et ce sous anesthésie locale.» La patiente ne ressent que quelques picotements durant la séance